Vie quotidienne

Le documentaire "Mamie Foot" diffusé sur France 3

Publié le 07/05/2021

Lundi 10 mai 2021 à 22h55, France 3 diffusera le documentaire de 52 minutes sur les Mamies Foot réalisé par Julia Mourri et Clément Boxebeld de Oldyssey et produit par Senioriales. Tourné entre 2018 et 2020, il suit le parcours de mamies footballeuses et plus particulièrement celui de Martine et Simone, 2 copines résidentes de la Senioriales de Lucé (en région Centre).

Màj 15/05/21 : Pour voir le documentaire en replay, rendez-vous sur le site de France TV en cliquant juste ici.

Ce film a été élu meilleur documentaire de l'édition 2020 du festival londonien Little Wing, consacré aux premiers longs-métrages de jeunes réalisateurs.

Rencontre avec Julia Mourri et Clément Boxebeld, les réalisateurs du film, à l'occasion de sa diffusion sur France 3, lundi 10 mai 2021 à 22h55.

Le film expliqué en quelques lignes

C’est l’histoire de femmes âgées qui vivent en résidence sénior et relèvent un défi un peu fou : celui de s’initier au foot dans le but d’affronter une équipe de grands-mères footballeuses venues d’Afrique du Sud, au moment de la Coupe du monde féminine de 2019.

Martine, Simone et d’autres Françaises de 60 à 84 ans n’ont jamais touché un ballon, mais vont se prendre de passion pour le foot et s’entraîner pour ce match inédit.

Le foot va transformer leur vie, avoir un impact sur leur santé physique et sur leurs relations sociales : elles font des rencontres à nouveau, recommencent à sortir, réussissent à communiquer avec les Sud-africaines sans parler leur langue... Et clouent le bec à tous ceux qui pensent qu’on ne peut pas jouer au foot lorsqu’on est une femme et qu’on est âgée.

Pourquoi avez-vous fait ce film ?

Lorsqu’en 2018 nous avons fait escale en Afrique du Sud, nous avons rencontré des « mamies » étonnantes. En effet, elles avaient pour originalité de... pratiquer le football de manière régulière. Il nous importait de les filmer pour comprendre comment la pratique de ce sport transforme en profondeur la vie de ces femmes.

Nous ignorions alors que ce tournage en Afrique du Sud allait constituer la première partie d’une histoire bien plus large, initiée par un personnage clef : Mama Beka, la fondatrice de cette équipe de foot. Lors du tournage elle nous prend à partie : « Vous imaginez, si mon équipe venait en France pour jouer contre des grands-mères françaises ? » Cette phrase a déclenché la mise en œuvre du film ! Ce moment-là constitue un tournant puisque nous décidons de ne plus être uniquement témoins, mais acteurs en relevant le défi de ce pari fou.

C’est en nous que Mama Beka fonde ses espoirs, c’est donc nous qui allons devoir impulser en France l’idée d’une telle rencontre – et donc, aussi, la constitution d’une équipe de femmes âgées françaises.

Nous avons donc poursuivi l’aventure en imaginant, avec le groupe de résidences pour seniors Senioriales, cette rencontre inédite au moment de la Coupe du monde féminine de 2019. Ces Françaises qui n’avaient jamais touché un ballon, allaient se prendre au jeu et s’entraîner d’arrache-pied jusqu’à l’arrivée de leurs homologues sud-africaines.

Pourquoi le film s’ancre particulièrement dans la région Centre-Val de Loire ?

Le film suit notamment Martine et Simone, qui vivent toutes deux dans une résidence de Lucé (28), près de Chartres, où elles partagent chaque semaine des parties de belote.

Martine a 68 ans, les cheveux rouges, la coupe punk, elle est mariée, n’a pas d’enfants. Elle aime la peinture et la couture, mais ne pratique pas de sport. Pourtant, elle s’arrête devant l’affiche de l’appel aux volontaires placardée dans le couloir de la résidence : « Mesdames, prêtes à relever le défi ? Intégrez la 1ère équipe de foot de femmes seniors françaises pour jouer contre l’équipe des grands-mères sud-africaines ! »

Elle en parle à son amie Simone. Simone a 77 ans, c’est une petite dame menue aux cheveux courts et blancs, qui aime bien marcher mais n’a jamais touché un ballon. Elle est veuve, habite seule dans son deux-pièces, loin de ses enfants et petits-enfants, pratique peu d’activités physiques et passe l’essentiel de ses journées devant la télévision.

« Jouer au foot, tu n’imagines pas, à mon âge ? » Simone est sur la réserve mais l’enthousiasme de Martine est communicatif et les deux amies s’embarquent à tâtons dans l’aventure.

Toujours entreprenante, Martine trouve un petit carré de pelouse près de l’église de Lucé, où elle emmène Simone s’entraîner chaque semaine. « Heureusement que tu as trouvé cet endroit, il n’y a pas trop de pelouses où s’entraîner à Lucé ! », la félicite Simone. Postée entre deux arbres, Martine essaie d’arrêter les buts de Simone. Petit à petit, elles prennent confiance dans leurs capacités, commencent à mieux courir, se renvoient la balle. Elles n’ont pas encore d’entraîneur, ne connaissent rien aux règles du foot mais rêvent déjà leurs postes : Simone espère être buteuse, Martine estime qu’elle sera meilleure à la défense.

Leur complicité et leur capacité à dire tout ce qu’elles pensent, sans filtre, dans une joyeuse naïveté, est tout de suite apparu comme une ressource précieuse pour saisir la palette des émotions qu’allaient vivre les Françaises. À travers les voix de Martine et Simone, c’est le chamboulement dans la vie des joueuses auquel nous assistons. Elles ne vont plus apparaître comme des « mamies » fragiles et résignées, mais comme des footballeuses. Leur vie prend un tournant inattendu. Peu avant le match, Simone dit à Martine : « Tu sais, ça fait quatre ans que j’ai perdu mon mari. Et je revis, là. Tu vois, avec tout ça, je revis un petit peu. La douleur est moins forte. »

Le football va aussi avoir des bienfaits sur leur santé physique. « Ça m'a défoulé les genoux ! Moi qui ai de l'arthrose dans les genoux, je n'en ai plus là ! Tu vois comment c’est, la gloire ! », rit Simone le jour du match.